Après la polémique lancée par les propos dénigrants de Jean-Marie Rausch à l'égard des policiers municipaux de Metz, le quotidien  a fait paraître l'article suivante en date du 15/02/2008 :

« Au Rendez-vous des amis, un bistrot messin où il fait campagne, mardi 12 février, Jean-Marie Rausch (divers droite) est interpellé par un commerçant qui se plaint d'être "constamment aligné" par la police municipale. Le maire de Metz, qui brigue à 78 ans un septième mandat, lui répond au coin du zinc : "J'ai demandé aux policiers d'être moins sévères avec les commerçants qui travaillent au centre-ville. Mais vous savez, ce ne sont pas des diplômés des grandes écoles, ils ne comprennent pas toujours facilement." Tempête sous les képis !

Rapportée le lendemain dans le Républicain lorrain, la petite phrase soulève une levée de matraques et de boucliers dans les rangs de la "municipale". "Dès 8 heures du matin, des collègues ont voulu forcer la porte du maire pour lui demander des explications", relate l'un des agents.

Une délégation est reçue toutes affaires cessantes chez le "patron", mais la rencontre, semble-t-il, ne suffit pas à calmer les esprits. "JMR", comme on le surnomme ici, se fend alors d'un communiqué dans lequel il présente ses plus plates excuses à ses agents. Dans une ville saturée d'automobilistes, où le problème du stationnement est au coeur de la campagne, il était urgent d'éteindre l'incendie... "Je me suis peut-être mal exprimé, reconnaît-il. Si je ne considérais pas que ces policiers ont la capacité d'assurer leur mission, je ne les aurais pas défendus en permanence contre les attaques incessantes dont ils font l'objet (...). Si je les ai involontairement blessés, je les prie de m'en excuser."

"PAS GLORIEUX"

Ce mea culpa n'y suffit pas. Le Syndicat national des policiers municipaux s'en mêle. "Cette affaire est symptomatique du malaise de notre profession, observe son président, Dominique Martin. En temps normal, de nombreux élus nous ordonnent de faire du chiffre et de verbaliser un maximum. En période électorale, au contraire, on nous demande de mettre la pédale douce sur les PV. C'est comme ça dans toutes les villes, mais ça semble plus tendu à Metz."

Un peu plus tard dans la journée, le même syndicat, affilié à la CFTC, diffuse un communiqué cinglant : "Dans ses propos, c'est l'ensemble de notre profession que le maire de Metz insulte (...). Les policiers municipaux ne sortent peut-être pas des grandes écoles, mais de ces écoles ne sortent pas toujours la crème de notre société, nos élus en sont bien souvent la parfaite démonstration."

Les adversaires du maire s'empressent à leur tour de jeter de l'huile sur le feu. "Sacrifier des employés municipaux loyaux qui n'ont fait qu'exécuter les ordres reçus pour gagner quelques voix n'est pas glorieux", dénonce Dominique Gros (PS). Marie-Jo Zimmermann (UMP), elle aussi, met le maire à l'amende : "Les policiers municipaux ne faisant qu'exécuter les ordres du maire, il est malvenu de vouloir en faire des boucs émissaires. » (N.B.)